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Colère des agriculteurs : « Emmanuel Macron franchit les lignes rouges ! »

Les accords Mercosur et la future loi Alimentation suscitent inquiétude et exaspération des agriculteurs qui dénoncent les incohérences répétées d’Emmanuel Macron.

Michel Joux, David Chauve, Jérôme Despey et Yannick Fialip lors de la tournée régionale FNSEA
Michel Joux, David Chauve, Jérôme Despey et Yannick Fialip lors de la tournée régionale FNSEA
© C. Rolle

À la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture et de la mobilisation nationale du 21 février, Jérôme Despey secrétaire général de la FNSEA est venu rencontrer les représentants agricoles Auvergne Rhône Alpes à Aubière (63).

 

Mercosur, objet de provocations

Accords Mercosur, loi Alimentation, réforme des zones défavorisées, plan loup…chaque sujet a été débattu avec passion et dans un objectif très précis « ne pas se laisser faire !» Car depuis les vœux d’Emmanuel Macron aux agriculteurs, prononcés en janvier dernier dans le Puy de Dôme, la profession est sur ses gardes. Elle dénonce les contradictions et les incohérences entretenues par un président de la République plus enclin à jouer la compassion et la séduction plutôt que de défendre l’agriculture française. Sa volonté de ratifier les accords Mercosur en témoigne.

« Emmanuel Macron nous demande de faire des efforts dans la montée en gamme de nos produits alors qu’en même temps il s’apprête à signer des accords de libre- échange UE- Mercosur visant à augmenter les volumes d’importations, explique Jérôme Despey. C’est une vraie provocation vis-à-vis de la réalité économique d’un marché européen qui ne peut plus absorber de quantités supplémentaires de viande bovine ; et une provocation aussi vis-à-vis des consommateurs dont le contenu de l’assiette serait trompé par la présence de viandes et autres produits issus de pays où les conditions de productions sont radicalement différentes sur les plans environnemental, sanitaire et social. C’est inacceptable ! Les agriculteurs ne comprennent pas cette distorsion de concurrence qui plombe leur compétitivité. Macron a dit dans le Puy de Dôme qu’il ne franchirait pas les lignes rouges… c’est ce qu’il fait aujourd’hui en acceptant le contenu de ces accords » poursuit le secrétaire général de la FNSEA.

« Avec le Mercosur c’est 20 à 30 000 éleveurs qui pourraient disparaître en France » met en garde Yannick Fialip, administrateur FNSEA, président de la FDSEA de la Haute-Loire. « On ne peut pas accepter que le gouvernement se serve de notre agriculture comme une monnaie d’échange pour d’autres secteurs comme l’industrie et l’automobile. Nous sommes le seul continent à avoir cette politique alors que les autres se protègent en mettant en place des droits de douane ».

« Nous ne voulons pas d’une demi-loi »

Le projet de loi Alimentation qui va être examiné au parlement dans le courant du mois de mars inquiète également les agriculteurs. Le travail des filières et l’implication de la profession dans les États généraux ont permis d’aboutir à trois mesures phares pour améliorer le revenu des agriculteurs : le relèvement de 10% du seuil de revente à perte, l’encadrement des promotions et l’interdiction des prix abusivement bas avec, à la clef, des sanctions lorsque les prix sont déconnectés des coûts de production. Mais ça c’était pendant les débats… Les agriculteurs attendent maintenant que chaque point soit repris et consigné dans la future loi de l’Alimentation ; or « Le projet est flou… » précise David Chauve, président de la Fnsea du Puy-de-Dôme.

« À l’issue des États généraux il y avait certes l’ambition de donner de la valeur à nos produits et d’encadrer les promotions, mais aujourd’hui les volontés ne sont pas les mêmes et nous sommes inquiets sur ce qui sera réellement inscrit dans la loi… » s’alarme-t-il. « Pas question en effet d’avoir une demi-loi ! » surenchérit Jérôme Despey, « nous nous battons depuis des années pour retrouver de la valeur et protéger les agriculteurs dans les négociations commerciales, la loi doit aller dans ce sens !».

La pression au Salon de l’agriculture

À la veille du SIA, les agriculteurs réclament « non plus de la compassion mais des actes ». Et à destination d’Emmanuel Macron : « dans ce débat franco français de l’Alimentation, le président de la République à les cartes entre ses mains : soit c’est lui avec nous ou lui contre nous ! » intervient Michel Joux.

Au salon, la FNSEA se mobilisera pour accueillir tous les hommes politiques qui vont faire le déplacement. « Ce sera un moment de vérité très direct !», insiste Jérôme Despey. Parmi les sujets qui fâchent : le prix des produits agricoles et le revenu des producteurs, la carte des zones défavorisées simples liée à l'ICHN (handicap naturel) et l’accord de libre-échange avec le Mercosur «qui inquiète les filières bovin viande, volaille, sucre et éthanol ».

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