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MARCHÉ
Céréales : le retour aux fondamentaux confirmé

Le marché mondial des céréales est bien approvisionné en blé mais il manque de maïs. Aussi le maïs devient-il plus cher que le blé.  

Les prix du blé sont tirés vers le bas en raison de l'abondance dans l'hémisphère nord.

Sur la Mer Noire, le corridor maritime a été reconduit jusqu’au 19 mai alors que la Turquie sera en pleine campagne présidentielle. Mais selon FranceAgriMer, le changement de dirigeant n’influencera pas l’intérêt des parties de prolonger le corridor maritime tant les enjeux économiques sont importants. La Turquie a besoin des céréales russes et ukrainiennes pour fabriquer les millions de tonnes de farine qu’elle exporte vers ses voisins moyen-orientaux.

Abondance de blé russe

D’ici la fin de la campagne, le pays aura acheté à la Russie et à l’Ukraine jusqu’à 10 millions de tonnes (Mt) de blé et 4 Mt de maïs et d’orges. Par ailleurs, l’excellente récolte de blé en Russie est devenue au fil des mois un fardeau. Aussi, le pays n’a pas les moyens d’attirer les foudres des marchés contre lui. Il est pressé d’exporter sa céréale. Jusqu’à 4,5 Mt par mois sont expédiées par cargos, selon Sovecon.ru. La Russie devra en avoir vendu 45 Mt d’ici la fin du mois de juin pour désengorger quelque peu son marché intérieur, estime de son côté le ministère américain de l’Agriculture (USDA). Ce pourrait même être bien plus si les prévisions d’Agroconsult, expert ukrainien des marchés des céréales, sont vérifiées. Selon lui, la Russie aurait récolté en 2022 environ 104 Mt de blé et finirait la campagne avec des stocks de 27 Mt ! En fait, la conjoncture des marchés a eu raison de la situation géopolitique dans le bassin de la Mer Noire. L’abondance de blé russe et les perspectives de production encourageantes de l’été prochain dans l’hémisphère nord, tirent durablement les prix mondiaux de la céréale à la baisse. D’autant plus qu’aux états-Unis, la superficie de blé (20 Mha) augmenterait de 9 % par rapport à 2022, selon l'USDA. En Russie, le retour à une production jugée « plus normale » de 85 Mt pour l’été 2023 n’augure aucun redressement des cours sur le marché intérieur russe. Le disponible à l’export sera très important. Or, les agriculteurs ne cessent de se plaindre de la flambée des prix des intrants.

Alimentation animale

Dans l’Union européenne, la production de blé annoncée par la Commission européenne (132 Mt, soit 5 Mt de plus que l’an passé) et la parité euro-dollar influent aussi sur les cours de l’ensemble des céréales. Ils sont dorénavant proches de ceux de 2021 mais le prix du blé est inférieur à celui du maïs car la situation est bien différente sur le marché mondial. La planète manque de maïs. La production (1,144 milliard de tonnes) sera déficitaire pendant encore de nombreux mois. Seules 37 Mt de grains seraient récoltées en Argentine (- 12 Mt sur un an). Et les deux récoltes brésiliennes (125 Mt) ne suffiront pas pour rééquilibrer l’offre mondiale. Or la demande ne tarit pas. L’Europe en a déjà importé 21,3 Mt (+ 4 Mt sur un an). La récolte européenne reste très insuffisante et la parité eurodollar a dégradé la compétitivité de la céréale française sur le marché communautaire. En Chine, les industriels de l’alimentation animale sont aussi très présents sur le marché de l’import (18 Mt) car le maïs acheté à l’étranger est bien meilleur marché que le maïs local. De plus, aux états-Unis, la hausse de la superficie de maïs de 4 % à 36 millions d’hectares, augure des temps meilleurs.

Le jeu de la Russie

Au terme de neuf mois de campagne commerciale, l’Union européenne a exporté 23,6 Mt de blé, soit 1 Mt de plus que l’an passé. Mais seules 7 Mt d’orges ont été expédiées, soit 2 M de moins que l’an passé.
Cependant, la fin de l’embargo chinois à l’égard des importations d’orge d’Australie pourrait compliquer les exportations de la céréale européenne vers la Chine, surtout après l’été. En France, on ne sait pas encore, à l’heure où ces lignes sont écrites, si le ministère de l’Agriculture pourra prendre à temps les mesures nécessaires pour contrecarrer la décision de l’Anses d’interdire l’emploi de phosphure d’aluminium en tablettes dans les cales des bateaux. « Un coup d’arrêt des exportations françaises ferait le jeu de la Russie », a déclaré Benoît Piétrement, président du Conseil des marchés Grandes cultures de FranceAgriMer.

 

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