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FAO
Accroître les investissements agricoles pour vaincre la faim

Pour réduire la faim, mieux vaut développer les agricultures locales grâce à des investissements locaux, plutôt que de miser sur la mondialisation des échanges.

Scandale, impuissance ? 854 millions d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent de sous-alimentation (personnes disposant de moins de 1 900 calories par jour). Une réalité d’autant plus indigne, à une époque où la production mondiale agricole a les moyens de nourrir l’ensemble de la planète. C’est le constat d’une publication L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde en 2006, présentée le 1er novembre à Rome, par Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Pourtant, il y a une quinzaine d’années, le nombre de mal nourris s’établissait à 823 millions. Ainsi, l’objectif fixé en 1996 par 180 chefs d’État et de gouvernement, de diviser de moitié, d’ici à 2015, le nombre d’affamés ne sera pas tenu. À moins que 31 millions de personnes par an parviennent à se soustraire à cet engrenage d’ici à cette date. L’enjeu de cette étude est de comprendre et d’analyser les facteurs qui permettraient de sortir de cette situation.
Et l’agriculture a précisément un rôle à jouer, selon cette publication. Voire, elle semble l’arme principale pour réduire la faim et la pauvreté. Les pays qui ont investi dans des politiques agricoles s’en sortent mieux que les autres. Exemple ? La Chine. Dès la fin des années 70, l’empire du Milieu voit chuter le nombre de mal nourris. Grâce à la mise en place de réformes agraires impulsées par Zhou Enlai (les 4 modernisations), les familles avaient été autorisées, à l’époque, à louer des terres aux exploitations collectives. Parallèlement, les prix d’achats des céréales vivrières, des oléagineux et des porcs avaient été relevés par l’Etat.

Investir dans l’agriculture
Et les recettes agricoles d’augmenter de façon spectaculaire, les revenus ruraux par habitant de progresser de 90 % entre 1980 et 1985. Ensuite, les entreprises rurales non agricoles ont également commencé à se développer rapidement, d’où l’établissement d’un « cercle vertueux ». Vu le succès de ces réformes, le gouvernement actuel chinois impulse, à son tour, une nouvelle politique agricole pour tenter de supprimer les zones encore en souffrance du pays.
Ainsi, une économie rurale florissante est une condition préalable à la réduction de la sous-alimentation. La croissance de l’agriculture obtenue grâce à la productivité et à l’augmentation des rendements entraîne des effets positifs sur le monde rural et sur la population non agricole. C’est pourquoi, la FAO préconise un investissement public fort pour la croissance agricole, avec le développement d’infrastructures et de la recherche pour élaborer notamment des technologies idoines à chaque pays, à chaque agronomie. Adaptées aux conditions locales et bénéficiant aux petites exploitations, ces nouvelles techniques accéléreraient la réduction de la pauvreté en augmentant les rendements, les revenus agricoles, tout en diminuant le prix des denrées alimentaires. Si ces mesures internes sont appliquées dans chaque pays, encore faut-il que les pays industrialisés et développés tiennent également leur promesse en portant l’aide au développement à 0,7 % de leur PNB. Par ailleurs, les importations de denrées alimentaires n’apparaissent pas comme une réponse judicieuse. L’Afrique du Nord et le Moyen Orient, en perpétuelle insécurité alimentaire, ont des importations qui dépendent des ressources tirées de l’exportation du pétrole. Enfin, la prospérité est une condition sine qua non pour sortir de l’engrenage de la faim.

En marche pour la 2e révolution verte
Jacques Diouf, directeur général de la FAO a lancé un appel en faveur d’une « deuxième révolution verte » qui permettrait de nourrir une population mondiale croissante tout en préservant les ressources naturelles et l’environnement. Dans un discours prononcé à San Francisco, Jacques Diouf a souligné « qu’un effort international majeur sera requis au cours des prochaines décennies lorsque la population mondiale passera dans quelques années de 6 à 9 milliards de per- sonnes ». Mais contrairement aux années 50 et 60, la tâche sera plus dure. « Non seulement, il faudra obtenir d’ici à 2050, un milliard de tonnes de céréales de plus par an, mais il faudra le faire alors que la base des ressources en eau et en terre est en régression dans plusieurs régions du monde et que l’environnement est de plus en plus menacé par le réchauffement mondial et le changement climatique ». Quel rôle peut jouer la FAO ? Convaincre les chefs d’États de pays en voie de développement « d’investir dans l’agriculture » au niveau local. Toutefois, il pointe avec optimisme le fait que des hommes politiques de certains états africains « ont décidé de porter à 10 % du budget national les allocations en faveur de l’alimentation et de l’agriculture ». Parallèlement, les prêts de la Banque mondiale en faveur de l’agriculture et du développement rural, qui étaient en régression, viennent d’entamer le chemin inverse, assure Jacques Diouf. Par ailleurs, toujours selon le directeur général, la nouvelle Révolution verte, qu’il appelle de ses vœux, devra être accès sur l’utilisation des ressources naturelles disponibles plutôt que sur l’introduction de nouvelles variétés plus performantes de blé ou de riz. « D’autant que maintenant les agriculteurs sont aujourd’hui en mesure de produire plus avec moins d’eau ».
Progression de la faim
Le nombre de personnes sous-alimentées progresse au Proche Orient, en Afrique du Nord, et surtout en Afrique subsaharienne qui a vu le nombre de ses mal nourris passer de 169 millions à 206 millions. Les guerres et la propagation du Sida attisent la malnutrition. Les pays les plus touchés restent Le Burundi, l’Érythrée, le Libéria.

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