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« Le monde agricole ne peut plus attendre »

Interview de Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA.

© SC

Quelques jours après la fin des négociations commerciales, Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, fait le point sur les avancées permises par la loi Egalim et les attentes des producteurs pour qu’enfin, l’argent revienne dans les cours de ferme.

Alors que les négociations commerciales se sont achevées le 31 mars, beaucoup d’acteurs se sont exprimés, regrettant le peu d’effet de la loi Egalim. Qu’en-est-il, du côté des producteurs ?
Tout d’abord, il faut rappeler que les producteurs ne sont pas dans les box de négociation, ils ne savent pas ce qui s’y passe. Si la loi pèche sur une chose, c’est sur la transparence à ce sujet. Car les déclarations de l’Ania et de la FCD ne sont pas représentatives de ce que la DGCCRF a vu. On a parlé de mettre des caméras dans les box, ce qui a pu être pris pour une plaisanterie, mais en tout cas nous avons besoin de cette transparence. Ensuite, nous attendons un bilan un peu plus détaillé de la part de Bercy suite aux contrôles qui ont été réalisés. Le ministère de l’Économie s’est également engagé à organiser une réunion sur la transparence des pratiques commerciales en avril, pour avoir les détails production par production, mais malgré ces débuts de transparence, on reste dans le cirque des postures. Et ce qui est problématique, c’est qu’on ne sait pas qui croire.

Il est donc possible qu’il y ait eu une amélioration, dans ces négociations commerciales, par rapport à ce qui avait cours les années précédentes ?
Si on est sur une moyenne quasi identique à ce qui se faisait avant la loi, selon la DGCCRF, le compte n’y est pas, très clairement ! Cependant, aujourd’hui, nous ne sommes absolument pas sûr que toutes les organisations de producteurs (OP) aient joué le jeu et se soient saisies des éléments de la loi : quelles sont les offres de prix et de contrats qui ont été faites par les OP ? Est-ce que l’on a des exemples pour attaquer sur des prix abusivement bas, pour les OP qui auraient fait des propositions de prix rejetées ? La loi prévoit que ce soient les producteurs qui proposent les prix. Pour avoir des hausses, encore faut-il avoir fait des propositions de contrat en bonne et due forme. D’autant qu’il n’y a pas de représailles possibles : les acheteurs, que ce soient des industriels ou des distributeurs, doivent répondre à toutes les propositions de contrat sous peine de sanction. On ne déréférence par les gens comme ça, il y a des règles qui protègent, et les ruptures de contrat sont condamnables de manière extrêmement forte.

Quel est votre message, après ces premières négociations commerciales réalisées après le vote de la loi Egalim ?
Nous appelons tous les acteurs et notamment les organisations de producteurs, à utiliser ce qu’il y a dans la loi, car on voit bien que cela n’a pas été le cas à l’occasion de ces négociations commerciales. Et nous appelons aussi la puissance publique à compléter les dispositions réglementaires. Par exemple, on voit certains contournements au niveau de la guerre des prix, comme le cagnottage. Par ailleurs, certains fournisseurs auraient été déréférencés pendant les négociations commerciales, ce qui est totalement illégal. Il faudrait le vérifier, mais aujourd’hui, l’arsenal répressif est là : si c’est constaté, on ne comprend pas pourquoi l’Ania n’attaque pas. Ce que nous voulons se résume en trois points : que tous les acteurs se saisissent des outils de la loi, car des mauvaises habitudes continuent y compris dans les OP ; améliorer l’arsenal législatif, et augmenter les contrôles et les sanctions. Le monde agricole ne peut plus attendre.

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