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CPIE : comprendre pour mieux préserver

Depuis plus de 40 ans, le CPIE de Haute-Auvergne sensibilise les Cantaliens à l’environnement et plus globalement au développement durable.

Des sorties nature qui permettent de décrypter le paysage volcanique façonné par l’élevage et le pastoralisme.
Des sorties nature qui permettent de décrypter le paysage volcanique façonné par l’élevage et le pastoralisme.
© UC

Si le CPIE de Haute- Auvergne fait en quelque sorte partie du paysage cantalien, la nature exacte de ses missions et la palette de ses interventions ne sont pas toujours précisément connues et certains pourraient être tentés de le classer dans la catégorie des “écolos bobos, urbains déconnectés de la réalité du terrain cantalien”. Tout faux !

Certes, l’association, créée en 1972 (alors sous le nom de Maison des Volcans) et labellisée en 1976 comme Centre permanent d’initiatives à l’environnement (CPIE), a pour objet de contribuer au changement des comportements de la société en faveur de la transition écologique, mais “en apportant des réponses aux enjeux environnementaux de notre territoire et des connaissances et expertises pour permettre des décisions éclairées”, précise Marie Louvradoux-Grenier, directrice de la structure qui compte six permanents.

Respect de la démarche scientifique

Cette dernière se défend de toute vision idéalisée de mère nature tout comme d’une version punitive de l’écologie par ailleurs très en vogue . Elle rappelle au contraire les valeurs fondatrices du réseau des CPIE : une approche humaniste de l’environnement, visant l’épanouissement de l’homme dans la complexité de son milieu de vie, la promotion de la citoyenneté ensuite pour “mettre chaque citoyen en capacité d’agir pour contribuer au débat public, à la décision sur les choix environnementaux qui se posent et leurs impacts”.

Dernier volet de ce trépied fondateur, largement mis à mal dans nos sociétés : le respect de la démarche scientifique par l’appropriation des connaissances pour développer “le regard critique de nos concitoyens, face aux obscurantismes et aux idées reçues”. Vaste sujet au vu de tous les savants autoproclamés ces derniers temps sur les réseaux sociaux…

Aujourd’hui présidé par le Dr Züber, le CPIE de Haute- Auvergne est d’abord reconnu pour ses actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement et au développement durable, conduites auprès des plus jeunes comme de leurs aînés. “On anime de nombreuses interventions en milieu scolaire, de la maternelle au lycée sur des thématiques comme la biodiversité, l’eau et les milieux naturels, les déchets,..., indique Marie Louvradoux- Grenier. On encadre aussi des classes nature, même si on n’en assure plus l’hébergement.”

Les centres de loisirs, de vacances… font également appel à ses chargés d’animation. “Les enfants sont un public très réceptif et très intéressé. Les sorties nature stimulent tous leurs sens et leur curiosité sachant qu’on met vraiment en avant l’aspect participatif.”

Expliquer un paysage préservé et habité

Des activités suspendues depuis la mi-mars et la fermeture des écoles. “Quelques écoles nous ont cependant contactés pour intervenir au mois de juin dans le cadre du programme éducatif 2S-2C (sport-santé-culture-civisme) auprès de petits groupes.” Tout récente recrue, Amandine Lacalmontie a elle adapté le programme “Watty à l’école”, proposé par EcoCO2 et financé par EDF pour enseigner les gestes écocitoyens aux élèves de primaire en matière d’économies d’énergie et d’eau.

“En raison du confinement, j’ai réalisé de petites vidéos chez moi qu’EcoCO2 a mises sur une page Internet et que je vais diffuser aux enseignants qui ont le choix de s’en servir en classe auprès des enfants présents ou bien de leur envoyer pour ceux en distanciel”, explique la chargée d’animation et d’études.

Le CPIE a aussi bon espoir de déployer son programme estival qui mêle des sorties nature et pluridisciplinaires à Carlat, au marais du Cassan dans le cadre d’un partenariat avec l’office du tourisme du pays d’Aurillac, au cirque de

Récusset, dans les vallées de la Jordanne et de l’Impradine, à l’Élancèze à la découverte de la faune, de la flore, des paysages, de la géologie “mais aussi du pastoralisme, c’est-à-dire de l’occupation de l’homme”, précise la directrice n’omettant jamais les trois dimensions du développement durable : économique, environnementale et sociale. Ces séquences grand public englobent également au cours de l’année conférences, formations, ateliers jardin… Ce printemps, elles ont pris la forme de webconférences, confinement oblige (lire par ailleurs).

Second volet de l’action du CPIE : l’accompagnement de projets et la conduite d’études. “On est connu pour nos expertises naturalistes, nos inventaires sur certaines espèces. On travaille en particulier sur les amphibiens, les odonates (un ordre d’insectes où l’on trouve les libellules), les pollinisateurs...”

L’équipe mène ainsi une étude dans le Sud-Cantal sur le lézard ocellé, connu pour être le plus grand lézard d’Europe mais davantage coutumier des milieux méditerranéens que des châtaigneraies cantaliennes…

Cantal : ne pas s’endormir sur ses lauriers...

Le centre s’investit par ailleurs dans l’accompagnement de projets territoriaux au premier rang desquels les ABC - Atlas de la biodiversité (dont celui d’Aurillac) - ainsi que dans la valorisation et l’interprétation de sites naturels : “Actuellement, on travaille sur un sentier sur Santin-de-Maurs autour d’un site Natura 2000, on a aussi réalisé des panneaux d’interprétation d’un paysage de chaos granitiques à Marcolès, on travaille de même sur les ENS (Espaces naturels sensibles) du Bois de Marilhou (Trizac), les zones humides du Nord-Cantal… pour expliquer aux touristes et promeneurs les caractéristiques de ces sites”, liste Marie Louvradoux-Grenier qui adresse un message aux Cantaliens : “Si beaucoup nous envient notre patrimoine naturel, il faut rester vigilant pour garder cet atout, cette chance, aussi bien pour les habitants qui vivent ici à l’année que pour attirer des touristes.”

Depuis une dizaine d’années, le champs d’actions de l’équipe basée au château Saint-Étienne s’est élargi à des préoccupations de santé/environnement : ambroisie, tiques, radon… Plus récemment, les questions autour de l’alimentation, des économie d’énergie, de la mobilité se sont invitées dans son périmètre d’intervention.

Un dragon dans mon jardin...

Cette période entre parenthèses qu’a été le confinement a été mise à profit par le CPIE pour inciter les Cantaliens à aiguiser leur sens de l’observation sur leur environnement naturel via un rallye photos. Une démarche participative qui tend à se développer avec des initiatives comme “Un dragon dans mon jardin” autour de l’identification par les particuliers des amphibiens évoluant autour de chez eux. Autre animation : un “Carré pour la biodiversité” où les participants (particuliers écoles, collectivités…) sont invités à laisser un carré de jardin à l’état naturel (sans coupe, ni engrais ni pesticides) et à observer les espèces végétales et animales qui s’y développent.

Ou encore le programme Phénoclim, programme scientifique et pédagogique qui convie le public à mesurer l’impact du changement climatique sur la faune et la flore en montagne. “Ce sont des programmes qui nous tiennent à coeur et qui ont pour objectif d’impliquer le grand public dans l’observation de la biodiversité et l’alimentation des données scientifiques. Ce sont des démarches qui intéressent le public qui se pose de plus en plus de questions sur son environnement”, fait valoir la directrice.

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